La soluce : un exosquelette qui diminue de 92% le poids du sac
publié sur Maddyness par Perrine Signoret le 08.02.2024
Pour lutter contre le mal de dos et d’épaules liés au port régulier d’un sac à dos, Mohammed Errafi a mis au point une solution originale…
Le problème : on le connaît tous, ce mal de dos qui survient après avoir porté un sac à dos un poil trop lourd… Depuis notre enfance où l’on transporte sur nos épaules plusieurs kilos de manuels scolaires du matin au soir (en moyenne, un cartable pèserait plus de 8,5 kilos, soit le double de ce qui est recommandé), jusqu’à l’âge adulte, où il faut transporter son ordinateur ou du matériel divers pour aller au travail. Et le weekend, point de repos… Il suffit d’aimer la randonnée ou de prévoir un pique-nique à l’extérieur pour qu’on se retrouve, à nouveau, courbé sous le poids d’un sac.
C’est parce qu’il avait lui-même le dos en compote que Mohammed Errafi a lancé Gravipack. “J’en avais assez de devoir aller chez le kiné toutes les semaines pour essayer de faire passer ces douleurs constantes”, se souvient-il. Au départ pensée uniquement pour son usage personnel, son astuce s’est vite avérée utile à d’autres, et pour cause. En France, près de 90% de la population auraient déjà eu mal au dos, et 38% subissent ceci de façon récurrente, d’après une étude Opinion Way.
L’exosquelette est en carbone et fonctionne sans électricité ni moteur
Alors qu’il se questionnait sur le sujet, Mohammed Errafi, ferronnier d’art de métier, s’est mis en tête d’insérer dans les bretelles de son sac à dos “deux tiges de métal torsadées, courbées de telle sorte à suivre la forme de son corps.” L’objectif était de déplacer le poids du sac, le faisant passer des épaules à d’autres parties du corps, et plus précisément au niveau des hypocondres, du côté des hanches et des flancs. Le résultat obtenu, bien qu’artisanal, fut suffisamment concluant pour que d’autres personnes s’intéressent à son innovation. “Je me suis alors dit, pourquoi ne pas rendre ça utile pour un maximum de monde ?”, se rappelle l’inventeur.
Après sept ans de recherche et développement, les tiges de métal ont été remplacées par un exosquelette en carbone, qui fonctionne sans électricité ni moteur. Il permet d’alléger de 92% le poids du sac à dos ressenti sur les épaules.
Le dispositif de Gravipack a été promu dans de nombreux concours, comme le mythique concours Lépine, où il lui a été décerné en 2018 une médaille d’argent, ou le concours Innovation du Ministère de la Défense, la même année. Il a également été reconnu dispositif médical préventif contre les troubles musculo-squelettiques et correcteur de posture.
Approché tour à tour par l’armée, Airbus, la RATP, la SNCF, Bouygues, Naval Group,…
Commercialisé depuis deux ans environ, il a déjà séduit de nombreux clients : plus de 20 000 modèles ont été vendus, et pas uniquement aux médecins du travail ou aux particuliers…. “Du côté des entreprises ou organisations, raconte Mohammed Errafi, Decathlon a été l’un de nos premiers gros clients, puis nous avons été approchés tour à tour par de grands distributeurs, par l’armée, Airbus, Bouygues, la RATP, la SNCF pour faciliter le télétravail pendant le Covid, des pompiers, des agents de maintenance… Le public est varié !”
En février, il lancera une nouvelle campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank pour une version de ses sacs évolutive, adaptée aux enfants de leurs 6 ans à leurs 10 ans – et créée en partie avec des bouteilles de plastique recyclées. Il espère bien, nous raconte-t-il en riant, réussir à approcher Gabriel Attal qui, lorsqu’il était encore ministre de l’Education, s’était engagé à réduire par deux le poids des cartables scolaires…